Les nouveaux adeptes du Bring Your Own Device (BYOD)

Bring Your Own Device

Encore insignifiant il y a quelques années, le phénomène « BYOD » se répand aujourd’hui comme une traînée de poudre dans les entreprises. Le BYOD ? Il s’agit de l’abréviation anglaise de « Bring your own device » qui signifie « Apportez votre propre appareil ». Autrement dit, les salariés utilisent leurs terminaux mobiles personnels (téléphones et ordinateurs portables, tablettes numériques, etc.) sur leur lieu de travail.

L'Institut de l'audiovisuel et des télécoms en Europe (Idate) a publié il y a plusieurs jours, à l’occasion du salon Réseaux & Télécoms 2012, qui se tenait à Paris, une enquête assez édifiante sur l’utilisation des téléphones mobiles dans l’entreprise. Ainsi, on apprend que 45 % des actifs français utiliseraient leur propre smartphone au bureau. Marie, salariée dans une société de presse parisienne, témoigne : « Il n’est pas rare que je me serve de mon propre mobile, ou parfois de mon ordinateur personnel, au bureau ou, à l’inverse, de chez moi pour le boulot. C’est pratique et facile, même si j’ai conscience que cet usage n’est pas tout à fait normal… »

Si l'utilisation du BYOD apporte des avantages, il comporte également un certain nombre de risques. Dans la liste des commodités, il y a la disponibilité, la réactivité et la meilleure productivité des employés. Côté négatif, le BYOD fait souvent exploser la durée légale du temps travail, pose la question de la maintenance de ces outils personnels par l’employeur, multiplie les risques de casse ou de vol et, enfin, peut provoquer des contaminations des systèmes informatiques (de part et d’autre) ou des divulgations de données confidentielles.

Avec l’explosion des technologies de la communication, le rempart entre le monde du travail et la sphère familiale devient de plus en plus poreux. Sans compter que certains accros aux nouveaux terminaux ont aussi du mal à s’en passer. « Je suis mieux équipé à la maison qu'au boulot où nous avons un matériel de base, explique Julien, agent commercial à Vanves. Je préfère donc mille fois travailler avec mon iPad ! »

Nombreuses aussi sont les sociétés qui proposent à leurs salariés d’acheter à leurs frais un terminal mobile. Sur l'année 2012, 10 à 15 % des actifs allemands, français et anglais devraient se voir dotés d'un nouveau smartphone par leur entreprise, note encore l’étude de l'Institut de l'audiovisuel et des télécoms en Europe. Dans ce sens, lesdits terminaux sont cette fois emportés « à la maison » par le salarié, avec peut être le risque d’être utilisés par le petit dernier de la famille.

La « BYOD attitude » est-elle finalement une menace ou une opportunité dans le monde du travail ? Il peut s’agir d’un bon moyen de développement, à condition que le phénomène soit bien encadré. D’abord, l’entreprise doit sélectionner les types d’appareils en fonction de leur gestion et de leur sécurité. Ensuite, elle doit dicter des règles strictes pour maintenir l’équilibre entre le respect de la vie privée des salariés et ses intérêts économiques. Délimiter les responsabilités de chacun et établir une charte de bonne conduite va devenir une priorité, car le BYOD ne fait que débuter en Europe !